Bonjour à tous et bonne rentrée!
Deux d’entre nous ayant été pigés pour l’inspection de l’OPQ en 2016 et en 2019, nous avons reçu des avis différents concernant les pps inscrites au dossier. Les deux inspecteurs ont bien compris que les cartes-rappel sont le fruit d’une collaboration entre le thérapeute et le client, qu’elles sont un outil de travail et ne sont pas une simple citation des propos émis lors de la rencontre.
Un inspecteur a statué qu’elles ne constituaient pas un verbatim et donc pouvaient figurer au dossier. Une autre a soulevé qu’elles pouvaient porter préjudice si un tiers parti en prenait connaissance après avoir obtenu l’autorisation de consulter le dossier tout en ne possédant pas la compétence professionnelle pour faire les nuances requises en interprétant ce matériel.
En effet, en considérant l’intensité émotionnelle exprimée souvent de façon crue, que ce soit dans la détresse ou la colère (niveau limbique), retrouvée dans les cartes rappel, on peut imaginer des situations dans lesquelles nous pourrions potentiellement nuire à notre clientèle en les incluant dans les notes au dossier. C’est un angle d’approche qui n’avait pas été utilisé par l’inspecteur de 2016.
Devant ces avis contradictoires, nous avons demandé un avis officiel de l’OPQ pour pouvoir guider la communauté de la Thérapie de la cohérence afin d’uniformiser les pratiques à l’intérieur du code de déontologie.
La réponse que nous avons reçue ne s’est pas faite attendre. L’inspectrice nous a informés qu’il revient au psychologue/psychothérapeute d’évaluer le contenu de chaque pps afin d’évaluer si son inclusion dans les rapports pourrait porter préjudice au client en étant lu par un tiers ne possédant pas la formation requise pour comprendre les nuances du contexte de ce travail. Dans le cas où le professionnel juge qu’il est adéquat d’inclure la pps à la note d’évolution, un commentaire mentionnant la co-création de la pps par le thérapeute et son client agirait en guise de protection supplémentaire pour le client. Dans le cas contraire, le professionnel choisirait de conserver la pps dans les données brutes du dossier.
Toutefois, étant donné le travail supplémentaire que représenterait l’évaluation de chaque contenu limbique à chaque session pour déterminer au cas par cas s’il doit être ajouté à la note ou non, nous choisissons de nous positionner dans la voie de la prudence et de l’efficacité de l’acte de rédaction en conservant systématiquement les pps dans un fichier de données brutes. Nous ajoutons une mention de la co-création de ces pps et de leur nature de données brutes en début de fichier. Et nous nous assurons de mentionner la remise d’une carte-rappel avec son thème dans la note d’évolution pour documenter cette partie du service professionnel rendu. L’inspectrice de l’OPQ a salué cette façon de faire.
Au plaisir d’échanger avec vous, et bonne pratique en cohérence!
Sophie Côté, Ph.D., psychologue de certification avancée en Thérapie de la cohérence